Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/275

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« Hôtelier, sois mon ami !
Ses yeux fermés à demi
Ont de si grands charmes !
Si tu les avais connus,
Peut-être verserais-tu
Aussi quelques larmes…
« Ne peux-tu me faire roi
De tous ces champs que je vois,
De cette contrée ?
Je serais clément et juste,
Pourvu qu’on dresse des bustes

A mon adorée.

« Ah ! tu ris ; c’est bien !
Mais verse A pleins bords ce vin qui berce

Mon cœur éperdu,
Et crains de te laisser prendre
Toi-même aux sourires tendres,

Aux airs ingénus.

« Je n’aurai pour seuls sujets
Que les corbeaux des forêts

Et les feuilles mortes.
Cette nuit, je me pendrai
A quelque vieux marronnier,

Non loin de ta porte.

« Tu t’en iras la trouver ;
Elle demeure à rêver

Sur sa broderie
Auprès d’un puits très ancien ;
Tu la reconnaîtras bien :

Elle est si jolie !

« Dis-lui : <t J’ai fermé ses yeux. « Il était bon et joyeux ;

« Le soir qu’il mourut, « Il riait, miséricorde ! « Je vous porte un peu de corde

« Dont il s’est pendu.

« Ah ! gardez-la bien ! Qu’elle aille, « Avec les croix, les médailles,