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la mélancolie de Théognis ; d’autres enfin sont d’une élégance toute anacréontique… C’est un banquet de printemps… » (Le Français, 14 avril 1901.)

« Ces poèmes de l’Ombre Amoureuse, nous écrit le poète, étaient, pour la plupart, des chants de passion, donc égoïstes. Depuis, de sérieuses réflexions, et aussi une influence chère, m’ont fait élargir ma manière. Je voudrais dire désormais mon rêve d’amour altruiste et de bonheur humain. Je le marquai, imparfaitement encore, dans les pages que je donnai au volume collectif de l’Ecole Française, La Foi Nouvelle (juillet 1902). Je l’exprimai mieux dans une petite conférence sur le Rôle social du poète, prononcée à Lille, en 1902, au second Congrès des Poètes. Enfin, j’espère l’avoir concrété aux poèmes de mon prochain recueil : La Vie Orgueilleuse. »

LUNAIRE

Aux grises allées
Du parc endormi,
Douces ont frémi
Les brises ailées.

Aux herbes perlées
De rosée emmy
Le silence ami,
Des formes voilées,

Lentes vaguement,
Vagues lentement,
Chimères et songes

Glissent dans la nuit,
Dames de mensonge
Que mon ûme suit.

(L’Ombre Amoureuse.)

LIED

Mon âme, au long des eaux, chante, grêle et lointaine,
Si frêle au long des eaux,
Qu’on ne sait si c’est une voix qui dit ce thrène,
Ou la brise aux roseaux…