Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/419

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Nous sentions s’envoler notre ressentiment
Et fondre dans nos cœurs tout désir de vengeances.
Les bonheurs de jadis aux tristes souvenances
Nous attendrissaient doucement.

Comprenant la douleur des âmes déliées,
De nos lèvres fuyaient les souvenirs moqueurs,
Et nous sentions monter des larmes qu’en nos cœurs
Notre joie avait oubliées.

Un charme au fond de nous paraissait murmurer
Que nos amours étaient bien loin d’être finies…
Et lorsque pour l’adieu nos mains se sont unies.
Elles n’ont pu se séparer.

LUNE MAGIQUE

Dès que plus un bruit
N’éveille la nuit,
Que l’astre au ciel luit,
Changeant,
Et que, par l’allée
De brume voilée,
La mousse est criblée
D’argent,
Sous les clartés blanches,
Ecartant les branches,
Svelte et de pervenches

Coiffée,
Frôlant les forêts
De son pas discret,
"Voici qu’apparaît
La Fée…

Dans le clair-obscur
Un blond rayon sur
Sa robe d’azur
Se rit,
El caresse et moire
Son beau corps d’ivoire