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AUGUSTE
ou
LE CHOIX D’UN ÉTAT



i. — Les Grimaces.


— Mes chers enfants, vous aimez trop les contes ; je ne puis suffire à remplir nos longues soirées d’hiver : j’ai épuisé tout ce que j’avais recueilli, tout ce que ma mémoire avait mis en réserve pour vous.

— Et notre bonne, cher papa, s’écria un petit garçon de dix ans, notre bonne ! elle dit qu’elle en sait de fort beaux ; pourquoi ne voulez-vous pas qu’elle nous les dise ?

— Parce qu’à votre âge, mes enfants, les contes ont une grande influence sur la direction de l’esprit et du cœur ; vous n’êtes plus assez jeunes pour qu’on berce votre imagination endormie des merveilles de la féerie, et vous êtes trop enfants encore pour qu’on vous puisse expliquer toute la philosophie qui se cache souvent sous les écrits fabuleux. Il faut, à votre âge, de ces histoires qui parlent au cœur et à la raison, qui amusent vos loisirs et développent en même temps ce qu’il y a de bon en vous.

Les contes de revenants forment d’ordinaire le grand fond du magasin d’histoires que les bonnes aiment à