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auguste.

moi tranquille, je n’ai pas envie de rire : papa, je vous en prie, dites-lui de finir.

— Allons, mes enfants, la paix, la paix ! Laure abuse peut-être de son titre de sœur aînée ; mais toi, Auguste, tu n’entends pas la plaisanterie ; tu fais la moue quand tu devrais rire, et tu oublies toujours que, même avec tes sœurs, il faut être doux et poli, parce que l’homme doit des égards à la femme, à tout âge, en toute circonstance.

— Ah bien ! par exemple, si Laure me tire l’oreille, faut-il l’en remercier ou l’embrasser ? Certainement, papa, vous êtes trop juste pour vouloir cela, et j’aime bien mieux lui tirer l’oreille aussi.

— Tu es un petit espiègle, tais-toi, finis ton conte. Amélie, en disant cela, embrassait son frère.

— Oh ! toi, je t’aime bien, tu ne fais pas la dame : et Auguste l’embrassa. Tenez, cher papa, j’ai beaucoup d’égards pour Amélie ; je ne lui fais jamais de malices, et je l’aide souvent à arroser son jardin, à soigner ses oiseaux ; quelquefois même je lui sers de dévidoir quand elle a des écheveaux de laine à pelotonner.

— Voilà de fort beaux traits, mon petit ami, et je te promets qu’on ne t’interrompra plus.

— Je ne sais pas d’où j’en étais… Ah ! je disais qu’Ernest… non, j’ai dit cela… Ah ! m’y voici. »