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PROTECTRICES DES ANIMAUX.

(ce qui lui a fait donner le nom de moine) ; le Mimeta porte au même endroit une bande de teinte pâle ; enfin le bec du Tropidorhynchus est surmonté à sa base d’une protubérance carénée, et le Mimeta offre le même caractère qui est très-rare dans le genre dont il fait partie. D’après un examen superficiel, on tiendrait les deux oiseaux pour identiques, quoiqu’ils aient d’importantes différences de structure et qu’on ne puisse les rapprocher dans aucune classification naturelle. On peut ajouter, comme preuve de leur ressemblance, que dans le précieux Voyage de l’Astrolabe, le Mimeta est dessiné et décrit comme un Méliphage, sous le nom de Philedon bouruensis.

Il existe dans l’île de Céram des espèces alliées de chacun de ces genres. Le Tropidorhynchus subcornutus est d’un brun terreux lavé de jaune d’ocre ; ses orbites sont nus, ses joues grises ; il porte la fraise recourbée comme le précédent. Le Mimeta forsteni reproduit toutes les teintes de son corps d’une manière analogue à ce que nous avons dit plus haut. Nous trouvons dans deux autres îles encore, des exemples de mimique moins parfaits. À Timor, le Tropidorhynchus timoriensis est de la teinte brune ordinaire ; sa fraise est très-proéminente, ses joues noires, sa gorge presque blanche ; la surface inférieure tout entière est d’un brun pâle ; ces teintes sont toutes reproduites dans le Mimeta virescens, mais l’imitation est moins parfaite que dans les autres. La poitrine du Tropidorhynchus a une apparence très-écailleuse ; elle est couverte de plumes raides et pointues qui n’existent pas chez le Mimeta ; on trouve