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LA MIMIQUE ET LES AUTRES RESSEMBLANCES

sement remplie dans le cas actuel, et que celui-ci nous fournit par conséquent un puissant argument en faveur de la théorie de la sélection naturelle.


Résumé.


J’ai exposé brièvement et d’une façon nécessairement imparfaite les divers modes par lesquels les formes et les couleurs des animaux sont combinées pour leur avantage, en les cachant soit à leurs ennemis, soit aux êtres dont ils font leur nourriture. J’espère avoir montré tout l’intérêt qu’offre cette étude ; elle fait bien comprendre la place que chaque animal occupe dans l’économie générale de la nature, ainsi que les moyens par lesquels il réussit à s’y maintenir ; elle enseigne aussi quel rôle important jouent les plus petits détails dans la structure des animaux, sur quels éléments compliqués et délicats repose l’équilibre du monde organique.

Après avoir exposé tous ces détails, il sera utile de récapituler les points essentiels.

Il y a dans la nature une harmonie générale entre les couleurs d’un animal et celles du milieu où il vit ; ceux qui habitent les régions polaires sont blancs, ceux du désert sont de la couleur du sable ; le vert domine chez ceux qui vivent dans le feuillage et l’herbe, les animaux nocturnes sont de couleur sombre. Cette règle n’est pas universelle, mais très-générale, et rarement intervertie. Allant un peu plus loin dans l’examen des faits, nous trouvons des oiseaux, des reptiles et des insectes dont les nuances et les bigarrures se confondent