Page:Wallace - La sélection naturelle, essais, 1872.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

des animaux aquatiques, terrestres et parasites ; les graines, les fruits, les os, les cadavres, le fumier, l’écorce, servent de nourriture et d’habitation à des familles entières de ces insectes, chacune dépendant exclusivement de la substance qui lui est assignée, tandis que les Lépidoptères, à quelques rares exceptions près, sont réduits à la seule fonction de dévorer le feuillage des végétaux vivants. On pourrait croire dès lors que leur richesse spécifique serait seulement égale à celle des sections des autres ordres dont le mode d’existence offre la même uniformité ; or au contraire leur nombre peut se comparer à celui d’ordres entiers, beaucoup plus variés dans l’organisation et les mœurs ; ce fait me parait prouver qu’ils sont en général à un haut degré susceptibles de modifications spécifiques.


Question du rang des Papillonides.


Le groupe des Papillonides a été jusqu’à aujourd’hui placé par le consentement universel ou à peu près, au premier rang de l’ordre des lépidoptères diurnes, et quoique celle position leur ail été récemment contestée, je ne puis absolument me rendre au raisonnement par lequel on propose de les dégrader. M. Bates, dans son excellent Essai sur les Héliconides (publié dans les Transactions of the Linnean society, vol. XXIII, p. 495), réclame pour celles-ci la première place, principalement à cause de la structure imparfaite des pattes antérieures, poussée dans ce cas-ci à un degré extrême