Page:Wallace - La sélection naturelle, essais, 1872.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

dolle a publié récemment les résultats d’une étude très-complète des espèces de Cupulifères. Il trouve que ce sont les espèces de chênes les mieux connues qui produisent le plus de variétés et de sous-variétés, et qu’elles sont souvent entourées d’espèces provisoires ; disposant des matériaux les plus complets, il considère comme plus ou moins douteuses les deux tiers des espèces. Sa conclusion générale est, qu’en botanique, les groupes inférieurs, sous-variétés, variétés et races, sont très-mal délimités ; on peut les réunir en espèces un peu mieux définies, qui à leur tour peuvent former des genres suffisamment précis. Cette conclusion est absolument rejetée par l’auteur d’un article dans la « Natural History Review », qui cependant ne conteste pas l’assertion de M. de Candolle relativement au groupe dont il s’agit ; cette divergence d’opinion est encore une preuve que des matériaux plus complets et des recherches plus détaillées ne diminuent pas les difficultés qu’on rencontre dans la détermination des espèces, pas plus que cela n’a lieu pour les groupes plus considérables.

Nous avons encore un exemple analogue très-frappant, dans les genres Rubus et Rosa cités par M. Darwin lui-même. En effet, bien qu’on possède des matériaux amplement suffisants pour bien connaître ces groupes, et malgré les recherches attentives dont ils ont été l’objet, les diverses espèces n’ont pas encore pu être déterminées et définies assez exactement pour satisfaire la majorité des botanistes. Dans son travail sur les roses de la Grande-Bretagne, que vient de publier la Société Linnéenne, M. Baker fait