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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

rentrer dans la seule espèce Rosa canina, jusqu’à vingt-huit variétés nommées, qui se distinguent par des caractères plus ou moins constants, qui sont souvent limitées à des localités spéciales, et dans lesquelles rentrent environ soixante-dix espèces, des botanistes d’Angleterre ou du continent. Le Dr Hooker parait avoir trouvé la même chose dans son étude de la flore arctique. Quoiqu’il eût à sa disposition une quantité de matériaux accumulés par ses prédécesseurs, il déclare souvent ne pas pouvoir faire plus que grouper dans des espèces plus ou moins imparfaitement définies, des formes nombreuses et apparemment instables. Dans son travail sur la distribution des plantes arctiques (Transactions of the Linnean Society, vol. XXIII, p. 310), il dit encore : « Parmi les botanistes les plus capables et les plus expérimentés, il existe une divergence d’opinions beaucoup plus grande qu’on ne le croit généralement, relativement à la valeur du terme espèce…… Je crois pouvoir affirmer que ce terme a trois valeurs différentes qui toutes les trois ont cours dans la botanique descriptive…… On ne peut pas discuter laquelle de ces valeurs est la vraie, je crois que chacun a raison, selon ce qu’il considère comme le type spécifique. »

En dernier lieu, je citerai les recherches de M. Bates sur le fleuve des Amazones. Il a employé onze années à recueillir de vastes matériaux et à étudier attentivement la variation chez les insectes et leur distribution. Cependant, il a montré que beaucoup d’espèces de lépidoptères auxquelles autrefois on ne trouvait