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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

pour être véritable, doit embrasser toutes les exceptions apparentes, qu’il n’y a pas d’exceptions réelles aux grandes lois de la nature : les faits qui nous paraissent tels sont aussi bien que les autres les résultats de la loi, et sont souvent, peut-être même toujours, les plus importants, comme révélant sa véritable nature et son véritable mode d’action.

C’est pour ces motifs que les naturalistes considèrent aujourd’hui l’étude des variétés comme plus importante que celle des espèces certaines. C’est dans les premières que nous voyons la nature encore à l’œuvre ; nous la prenons sur le fait, produisant ces merveilleuses modifications de formes, cette variété infinie de couleurs, cette harmonie dans les rapports les plus compliqués, qui réjouissent tous nos sens, et sont un objet d’intérêt pour toutes les facultés du véritable ami de la nature.


De l’influence spéciale des localités sur la variation.


On a jusqu’à aujourd’hui accordé peu d’attention à l’influence des localités sur la variation. Les botanistes connaissent, il est vrai, l’action des climats, de l’altitude, et des autres conditions physiques, comme déterminant les modifications des formes et des caractères extérieurs des plantes ; mais je ne sache pas qu’on ait jamais attribué d’influence à la localité considérée indépendamment du climat. Le seul cas d’observation de ce genre à ma connaissance, se rencontre dans l’Origine des espèces. Dans ce vaste répertoire de faits concer-