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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

nant l’histoire naturelle, je trouve que les groupes herbacés ont, dans les îles, une tendance à devenir arborescents. Je ne crois pas que, pour ce qui est du règne animal, on ait encore avancé aucun fait montrant l’influence que peut avoir la localité pour donner aux diverses espèces qui l’habitent un faciès particulier. J’espère donc que ce que j’ai à dire sur cette question présentera quelque intérêt, ne fût-ce que celui de la nouveauté.

En examinant les espèces alliées, les formes locales et les variétés répandues dans les régions Indoue et Malaise, je trouve que des districts plus ou moins vastes, ou même des îles isolées, donnent un caractère particulier à la majorité de leurs Papillonides. Je citerai comme exemple : 1° les espèces de la région Indoue (Sumatra, Java et Bornéo) sont presque invariablement plus petites que les espèces alliées habitant Célèbes ou les Moluques ; — 2° il en est de même, quoique à un moindre degré, pour les espèces de la Nouvelle-Guinée et de l’Australie. Elles sont plus petites que les espèces ou les variétés les plus voisines habitant les Moluques ; — 3° dans les îles Moluques mêmes, les espèces de l’île d’Amboine sont les plus grandes ; — 4° les espèces de Célèbes égalent ou surpassent celles d’Amboine ; — 5° les espèces et les variétés de Célèbes possèdent dans la forme de leurs ailes antérieures un caractère remarquable qui les différencie des espèces ou variétés alliées de toutes les îles environnantes ; — 6° les espèces caudées dans l’Inde ou la région Indoue, perdent leur queue à mesure qu’elles avancent vers l’O-