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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

trouvent par cette raison, un avantage à leur ressembler. Les Papilio qui les imitent, appartiennent à une section tout à fait distincte du genre, dans laquelle les différences sexuelles sont très-considérables, et ce sont seulement les femelles les moins semblables au mâle, celles que nous avons citées comme des exemples de dimorphisme, qui imitent les espèces de l’autre groupe.

La ressemblance entre le P. Romulus et le P. Hector, qui est parfois très-considérable, a conduit à placer ces deux espèces à la suite l’une de l’autre dans les catalogues du British Museum. M. Doubleday les classe de même. Je crois cependant avoir montré que le P. Romulus est probablement une forme dimorphique du P. Pammon femelle, et appartient à une section distincte du genre. Viennent ensuite le Papilio Theseus et le P. Antiphus, qui sont considérés comme une seule et même espèce par de Haan, ainsi que dans les catalogues du British Museum. Il y a presque autant de ressemblance entre la variété ordinaire de P. Theseus qu’on trouve à Java et le P. Diphilus du même pays. Mais le cas le plus curieux est celui de la forme extrême de la femelle du Papilio Memnon (dessinée par Cramer sous le nom de P. Achates), qui a acquis la forme générale et les taches du P. Coön, insecte aussi différent du P. Memnon mâle que le comporte l’étendue de ce genre si nombreux et si varié. De plus, comme pour bien montrer que cette ressemblance n’est pas accidentelle, mais résulte d’une loi, nous trouvons dans l’Inde, avec le P. Doubledayi (espèce alliée au P.