Page:Wallace - La sélection naturelle, essais, 1872.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192
LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

rapides du genre tout entier. Ils se tiennent au soleil, fréquentent le bord des ruisseaux et des flaques d’eau, où des essaims d’espèces différentes s’assemblent pêle-mêle pour pomper avidement l’humidité, et, s’ils sont dérangés, s’élèvent en cercles dans les airs, ou s’enfuient à de grandes hauteurs avec beaucoup de force et de rapidité.

Distribution géographique. On connaît maintenant 130 espèces de Papillonides, répandues dans le district qui s’étend de la péninsule de Malacca, au nord-ouest, jusqu’à l’île Woodlark, près de la Nouvelle-Guinée, au sud-est. Ce n’est que par la comparaison avec les autres contrées tropicales qu’on se rendra compte de l’immense richesse de cette région. Nous ne connaissons, dans toute l’Afrique, que 33 espèces de Papillonides, mais comme il en existe plusieurs non encore décrites, nous pouvons élever ce nombre à 40 environ. L’Asie tropicale tout entière n’en a encore fourni que 65, et je n’en ai vu que deux ou trois qui n’aient pas encore reçu de nom. Dans l’Amérique méridionale, au sud de Panama, on compte 150 espèces, environ un septième de plus qu’on n’en connaît dans la région Malaise ; mais l’étendue des deux contrées est bien différente, car, tandis que l’Amérique du Sud, sans compter la Patagonie, contient 5,000,000 de milles carrés, une ligne entourant l’archipel Malais entier ne comprendrait qu’une surface de 2,700,000 milles carrés, sur lesquels un million environ de terre ferme.

Cette richesse est en partie réelle, en partie apparente. Le morcellement d’un district en petites