V
L’INSTINCT CHEZ L’HOMME ET LES ANIMAUX.
C’est chez les insectes que l’on trouve les exemples les plus parfaits et les plus frappants de ce qu’on appelle l’instinct, les actes dans lesquels la raison ou l’observation paraissent avoir le moins d’influence, et qui semblent impliquer la possession des facultés les plus différentes des nôtres. Les constructions merveilleuses des abeilles et des guêpes, l’économie sociale des fourmis, la prévoyance soigneuse avec laquelle plusieurs coléoptères et plusieurs mouches pourvoient à la sécurité d’une postérité qu’ils ne doivent jamais voir, les curieux préparatifs que font les larves des lépidoptères en vue de leur métamorphose, tous ces faits sont des exemples typiques de la faculté appelée instinct ; on y voit la preuve de l’existence de quelque capacité spéciale n’ayant aucun rapport avec les moyens d’action que nous tirons de nos sens et de notre raison.
Quelque définition que nous puissions donner de l’instinct, il rentre évidemment dans les phénomènes de l’ordre psychologique. Or nous ne pouvons juger une