organisation mentale et ses fonctions qu’en la comparant avec la nôtre, et en observant ses manifestations chez les autres hommes et les animaux ; par conséquent nous devons étudier et chercher à comprendre celle des enfants, des hommes à l’état sauvage et des animaux supérieurs avant de nous prononcer positivement sur la nature des opérations mentales chez des êtres aussi radicalement différents de nous que les insectes.
Nous n’avons pas même encore pu constater exactement la nature des sens qu’ils possèdent, ou ce que sont leurs facultés de vue, d’ouïe, de toucher, comparées aux nôtres. Leur vision peut surpasser beaucoup la nôtre en délicatesse et en portée, et leur donner peut-être, de la constitution interne de certains corps, une connaissance analogue à celle que nous obtenons au moyen du spectroscope. Que leurs organes visuels soient doués d’avantages que n’ont pas les nôtres, cela est indiqué par les curieux faisceaux cristallins qui dans l’œil composé rayonnent du ganglion optique aux facettes : ces faisceaux varient de forme et d’épaisseur dans les différentes parties de leur longueur et possèdent des caractères distinctifs dans chaque groupe d’insectes. Dans les yeux des vertébrés on ne trouve rien de semblable à cet appareil complexe, qui peut-être sert à quelque fonction tout à fait inconcevable pour nous, aussi bien qu’à celle que nous connaissons sous le nom de vision.
Il y a des raisons pour admettre que les insectes perçoivent des sons d’une délicatesse extrême, et l’on sup-