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L’INSTINCT CHEZ L’HOMME ET LES ANIMAUX.

peut donc acquérir très-vite une connaissance du pays qui semble merveilleuse à l’homme civilisé ; mais ma propre observation des sauvages dans des forêts m’a convaincu moi-même qu’ils trouvent leur chemin par l’usage des mêmes facultés que nous possédons nous-mêmes. Par conséquent, avoir recours à une force nouvelle et mystérieuse pour expliquer comment les sauvages peuvent faire ce que, dans des conditions semblables, nous ferions presque tous, quoique peut-être moins parfaitement, c’est là un procédé superflu et presque absurde.

Dans le prochain essai, je tâcherai de prouver que beaucoup d’actes qui ont été attribués à l’instinct chez les oiseaux peuvent fort bien s’expliquer par l’exercice de ces facultés d’observation, de mémoire, d’imitation, et ce degré limité de raison, dont ils fournissent des manifestations indubitables.