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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

plées ? Quant à l’abri grossier que le Patagon se fait avec du feuillage ou que l’habitant de l’Afrique méridionale se creuse dans la terre, nous ne pouvons même les concevoir inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui. Plus près de nous, la cabane en gazon de l’Irlandais, et la hutte de pierres de la haute Écosse, ne peuvent guère avoir beaucoup progressé depuis 2000 ans.

Or personne ne voit un effet de l’instinct dans cet état stationnaire de l’architecture domestique chez ces peuples sauvages, mais on l’explique plutôt par l’imitation transmise de génération en génération, et par l’absence de toute circonstance qui les aient poussés à améliorer. Personne n’imagine que, si un enfant arabe était transporté en Patagonie ou en Écosse, une fois adulte, il étonnerait ses nouveaux parents en construisant une tente de peaux. D’autre part, il est clair que les conditions physiques, combinées avec le degré de civilisation atteint, rendent pour ainsi dire nécessaires certains types de construction. Le gazon, les pierres, la neige, les feuilles de palmier, le bambou, les branches, sont pris comme matériaux des maisons des différents pays, parce qu’ils sont plus faciles à se procurer qu’aucune autre chose. Le paysan égyptien n’a aucune de ces substances, pas même du bois. Que peut-il donc employer d’autre que la boue ?

Dans les forêts des tropiques, le bambou et les larges feuilles de palmier sont les matériaux naturels pour les maisons ; la forme et le mode de construction seront déterminés en partie par la nature du pays, selon que celui-ci est chaud ou frais, marécageux ou sec, rocail-