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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

des pieds et de l’aile, et bien comprimés, le bec servant à rentrer de temps à autre les fibres qui projettent au dehors. Par ces moyens simples et en apparence insuffisants, la surface intérieure du nid est rendue presque aussi unie et aussi compacte qu’une pièce d’étoffe.


Que les œuvres de l’homme sont surtout imitatives.


Mais voyez l’homme civilisé ! dira-t-on. Voyez l’architecture grecque, égyptienne, romaine et gothique ! Quel avancement ! quel progrès ! quels raffinements ! Voilà à quoi mène la raison, tandis que l’oiseau reste toujours au même point.

Mais si ces progrès-là sont nécessaires pour prouver les effets de la raison opposée à l’instinct, alors il n’y a pas de raison chez les peuples sauvages et chez plusieurs des races à moitié civilisées, et celles-ci construisent par instinct, aussi bien que les oiseaux.

L’homme se répand sur toute la terre, et existe dans les conditions les plus diverses ; de là nécessairement des habitudes également variées, il émigre d’un pays à un autre ; il fait la guerre et des conquêtes ; le mélange des races met en contact des coutumes différentes ; celles par exemple d’un peuple émigré ou conquérant sont modifiées par les circonstances nouvelles du pays où il arrive.

La race civilisée qui conquit l’Égypte doit avoir développé son architecture dans un pays de forêts où le bois était abondant ; car il n’est pas probable que l’idée