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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

tique : les individus les plus âgés faisant mieux que les autres.

L’hirondelle pourpre (Progne purpurea) s’empare des gourdes vides et des petites boîtes, qui, dans presque tous les villages et fermes d’Amérique, sont disposées au dehors pour la recevoir ; plusieurs troglodytes d’Amérique font volontiers leurs nids dans des boîtes à cigares, percées d’un petit trou, si celles-ci sont placées dans une situation convenable. Le Xanthorius varius des États-Unis est un excellent exemple des changements que les oiseaux apportent à leurs nids suivant les circonstances : lorsqu’il établit son domicile sur des branches fortes et raides, son nid est presque plat, mais souvent il le suspend aux branches minces d’un saule pleureur, il le fait alors beaucoup plus profond, pour éviter que le vent, en le secouant avec violence, n’en fasse tomber les petits.

On a aussi observé que, dans les contrées chaudes du Midi, les nids sont construits plus légèrement et d’une substance plus poreuse que dans les régions plus froides du Nord.

Notre moineau commun sait aussi bien se conformer aux circonstances. Quand il s’établit sur un arbre (ce qui sans doute était sa seule manière à l’origine), il fait un nid bien construit et couvert, où ses petits sont très-bien abrités ; mais il ne se donne pas autant de peine lorsqu’il trouve un trou commode dans un bâtiment ou dans du chaume : son nid est alors très-imparfaitement construit.

On a observé dans la Jamaïque un curieux exemple