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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

pas l’aide des insectes, n’ont que rarement, ou même jamais, de fleurs éclatantes.

Cette vaste extension du principe général de l’utilité à la question de la couleur dans les deux règnes organiques, nous oblige à reconnaître que le principe du règne de la loi a pris pied sur ce terrain, où jusqu’à présent les défenseurs des créations spéciales se croyaient invincibles. Aux adversaires de l’explication que j’ai donnée des faits cités dans cet essai, je crois pouvoir rappeler, sans manquer à la courtoisie, qu’ils doivent s’attaquer à l’ensemble des phénomènes, et non à un ou deux d’entre eux pris isolément. On est forcé d’admettre qu’un grand nombre de faits se rattachant à la couleur dans la nature, ont été coordonnés et expliqués par la théorie de l’évolution et de la sélection naturelle. Jusqu’à ce qu’on explique un ensemble de faits au moins aussi considérable, au moyen d’une autre théorie, on ne peut s’attendre à ce que nous abandonnions celle qui nous a si bien servi, et qui a révélé un si grand nombre d’harmonies intéressantes autant qu’inattendues, parmi les phénomènes les plus communément présentés par les êtres organisés, phénomènes, il est vrai, très-négligés et peu compris jusqu’à aujourd’hui.