mons l’adhésion pour notre hypothèse qu’autant qu’elle explique et relie entre eux des faits bien certains ; par conséquent aussi, nous demandons qu’on avance pour nous réfuter des faits seulement, et non pas des arguments à priori contre la probabilité de notre théorie.
Les phénomènes de la succession géologique des organismes sont exactement analogues à ceux de leur distribution géographique ; c’est-à-dire, que les espèces semblables se rencontrent associées dans les mêmes couches, et que la transition d’une espèce à une autre parait avoir été graduelle.
La géologie nous prouve d’une manière positive que des espèces se sont éteintes pour faire place à d’autres, mais elle ne nous montre pas comment le fait a eu lieu.
L’extinction des espèces offre à la vérité peu de difficulté, et le modus operandi en a été fort bien expliqué par sir Ch. Lyell dans ses admirables Principes. Les révolutions géologiques, bien que très-lentes, doivent parfois avoir modifié les conditions extérieures assez pour rendre impossible l’existence de certaines espèces. Celles-ci se sont éteintes en général par degrés ; mais il peut y avoir eu dans quelques cas destruction soudaine d’une espèce peu répandue.
Mais comment les espèces éteintes ont-elles été remplacées par de nouvelles, et comment cette succession s’est-elle continuée jusqu’aux périodes géologiques les plus récentes ? C’est là le problème le