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DE LA LOI QUI A RÉGI L’INTRODUCTION

organique actuel, si nous étions obligés de faire nos observations et nos collections dans des lieux aussi limités en nombre et en étendue, que ceux où nous pouvons aujourd’hui recueillir des fossiles. Or l’hypothèse du professeur Forbes suppose essentiellement une science complète de la série entière des êtres organisés qui ont habité la terre. C’est là une objection péremptoire à cette théorie, indépendamment de toute autre considération.

On pourrait dire que cette objection est bonne contre toute théorie du sujet qui nous occupe ; mais ce n’est pas nécessairement le cas, et l’on ne peut adresser ce reproche à l’hypothèse que nous avons proposée, qui, prenant les faits connus comme fragments d’un vaste tout, en déduit quelque chose sur la nature et les proportions de ce même tout dont les détails nous échappent. Basée sur les groupes isolés de faits et reconnaissant leur isolement, elle cherche à en déduire la nature des portions intermédiaires.


Organes rudimentaires.


Les organes rudimentaires constituent toute une série importante de faits, parfaitement d’accord avec la loi que nous cherchons à établir, et qui même en dérivent nécessairement.

Qu’il existe de tels organes, et qu’ils ne remplissent en général aucune fonction spéciale dans l’économie animale, c’est là ce qu’admettent les premières autorités en anatomie comparée. Pour rappeler quelques exem-