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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/106

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III

A Bruxelles, la vie de Jacques Ferrian avait été toute différente de l’existence austère du peintre. Loin de s’isoler dans la volonté tenace d’une tâche, il s’était jeté dans le monde où l’on s’amuse, aimant l’asphalte des boulevards, — les galeries Saint-Hubert, les cafés, le bruit qui étourdit, et la foule. Mieux que personne, il connaissait la vie nocturne de la ville.Tous les soirs, après son dîner, qu’il prenait rarement chez lui, par horreur de toute solitude, il descendait la Montagne de la Cour et la rue de la Madeleine illuminées à cette heure de toutes les clartés de leurs vitrines, s’arrêtait aux montres des librairies pour voir d’un coup d’œil les nouveautés parues, puis entrait dans le Passage où seulement il ralentissait le pas, se sentant là presque chez lui, en demeure conquise.