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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/183

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« Je ne sais pourquoi je suis si triste l… »

— Parce que les douceurs mortes ne revivront point et que la solitude désole mon âme…

« La nymphe adorable est assise au faîte de la roche, sa tunique lumineuse rayonne, elle déroule sescheveux d’or…m

— Qu’avait-elle encore à faire au monde, seule, avec l’étreinte de ses peines ? Pourquoi n’irait-elle pas au delà de la vie, dans le rêve phosphorescent des étoiles et la neige diaphane des voies lactées, pleurer ses amours et ses joies finies ?

« Elle déroule ses cheveux d’or et chante un Lied dont la mélodie tremble et sanglote… »

— Pourquoi resterait-elle dans l’abandon morne de sa pensée ? Pourquoi ne prendrait-elle pas son vol d’hirondelle blanche vers les hauteurs sereines d’où peut-être elle reverrait le Rhin glissant entre les montagnes.

« Le batelier, de son bateau, la regarde avec extase… »

— Elle descendrait, la nuit, reposer l’ombre d’elle-même au bord de l’eau verte, où brillent, comme des joyaux oubliés, les cailloux aux reflets d’astres.

« …// ne voit point les écueils et son regard est fixé sur la nymphe blonde. »

— Et quand les brouillards sur les eaux d’émeraude se seraient allongés comme des rêveries expirantes, elle poserait ses pieds sur la terre grise des bords, et reverrait la place où l’amant est venu. Il est venu, la voix triste, la voix douce, la voix étrange, et il a dit : « Viens toi, la bien-aimée de ma vie, nous nous aimerons sous les étoiles ». Et il a dit encore : « Viens Greta, Gretchen, ma Mienne, ma blonde Liebchen… »