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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/27

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— Alors vous ne vous marierez pas !

— Un beau jour, peut-être.

— Quand vous serez perclus, c’est cela ; les maîtresses, c’est le gingembre, les femmes, oh ! les femmes, de l’eau de mélisse tout au plus, pour remettre l’estomac.

— C’est ainsi !

— Taisez-vous, voici Christine ; si elle vous entendait !

— Bonjour, monsieur, fit la jeune fille en tendant la main à Grégory ; venez-vous ce soir au Parc Léopold, ce sera très joli, le Sporting-Club organise une fête, on patinera à la lumière électrique ; j’ai déjà un engagement pour un tour de lac avec M. d’Astor.

— Vous le savez, mademoiselle, d’Astor et moi sommes vos féaux ; vous me donnerez le second tour ?

— C’est cela, à ce soir ! et, légère, Christine disparut derrière une portière.

— Eh bien ! Grégory, vous ne croyez pas qu’on puisse être heureux avec une enfant pareille ? Je fais l’article, n’est-ce pas, comme ils disent ici, mais enfin ! mettons que vous ne me connaissiez pas.

— Oh ! baronne, c’est bien difficile à mettre, cela !

— Que voilà un compliment vraiment mondain ; deviendriez-vous sot ?

— Je me prépare au mariage ! dit le duc en baisant* la main de Mme de Silvère

Et, de fait, depuis ce jour, il y avait songé, à ce mariage, à cette fin de jeunesse, effrayante en son mystère. Lysiane fut son dernier essai d’amour libre, épreuve trop pénétrante