Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/48

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Et elle sut.

Les vers de Baudelaire, ces deux strophes mystérieuses lues naguère, elle se les rappela ; elle se souvint encore de ses premiers troubles tôt apaisés, et en elle se fit un éblouissement où toutes les choses mal comprises s’éclairèrent. Le nom de Lysiane, entendu dans un chuchotement, lorsqu’elle était encore jeune fille et songeait à peine à Grégory, lui revint, perfide en son harmonie, et cruel comme une prédiction de malheur. Ce nom, une nuit en songe, Grégory l’avait balbutié avec un accent qui ressemblait à un frisson.

Elle apprit ce qu’était Lysiane de Lysias, et eut presque peur. Les anciens amants de la Mystérieuse ne parlaient d’elle qu’avec un respect mêlé de crainte, et sans s’expliquer la fascination occulte qu’exerçait la comtesse de RougeCloître, Christine comprit que c’était Elle, la Troubleuse d’âmes, Elle, l’Inoubliable, Elle, la Rivale.