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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/66

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— Le duc, non le dux.

— Vous parlez latin à présent ?

— Pour vous je fais encore des sacrifices !

— Si aussi pour moi vous braviez l’honnêteté.

— Des cendres, des cendres, Monsieur de Perriane. Et elle lui tourna le dos.

Lorsque l’on se sépara, Christine fit conduire les invités à leur appartement. Votre chambre est à gauche, on va vous y conduire, dit Christine à son mari.

— Et la vôtre, à droite, sans doute ?

— Sans doute, répéta-t-elle froidement.

Un pas se fit entendre dans le grand escalier, c’était celui de la baronne de Silvère qui remontait vers ses appartements. Elle se rencontra avec Christine, qui la suivit.

La châtelaine de Marie-à-Ia-Bruyère n’avait pas perdu de vue un seul instant la transformation double de sa fille. Femme, et de toute perspicacité, elle avait vu se consommer l’éloignement des deux époux et comprenait vaguement pourquoi Christine s’était ainsi faite libre. « Le duc a gagné la première manche, se dit-elle, et perdu la deuxième ; c’est qu’il a mal joué ; avec une femme, ou l’on ne joue pas mal, ou l’on ne prend pas les cartes.

« Tu as été charmante, ma chérie, dit-elle à sa fille, lorsque toutes deux furent entrées dans la chambre de la baronne, et ton mari a dû être fier.

— Tu crois ? fit vivement Christine, tandis que sa mère souriait.

— Mais oui, je crois, il te lançait des regards ! j’ai cru