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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/68

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VIII

Pendant tout le séjour de Grégory au château de Marie-à-la-Bruyère, l’attitude de Christine ne se démentit pas. Sans qu’il pût s’en douter, elle surveilla le duc qui, de jour en jour, se courbait sous sa domination passionnée. Elle le traitait avec plus de sollicitude que ses autres invités, simplement par convenance, en lui faisant sentir discrètement que cette convenance était le seul mobile de ses attentions. Elle fut tellement habile que, pas une minute, il ne put se douter d’une stratégie de femme. Rentrée dans sa chambre, souvent Christine se jetait sur son lit, sanglotante, avec la crainte de se trahir et la douleur de ne pas vouloir se donner à cet homme qui revenait vers elle, brûlant, superbe dans sa passion d’amant, et dont l’œil fiévreux la poursuivait dans ses nuits énervantes.