Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 1, trad Eidous, 1767.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
LE CHATEAU

que la choſe n’eſt pas faiſable. Je n’ai pas beſoin de donneur de conſeils, lui dit Manfred, en changeant de couleur. La conduite d’Iſabelle donne lieu à d’étranges ſoupçons… & ce jeune Payſan qui l’a favoriſée, ſi tant eſt qu’il n’en soit pas la cauſe… La cauſe ! cria Jérôme ; eh ! qui vous a dit qu’il en étoit la cauſe ? Cela n’eſt pas ſupportable, reprit Manfred. Quoi ! un Moine inſolent aura l’audace de m’inſulter dans mon propre Palais ! Je croirois preſque que tu es complice de leurs amours. Je prierois le Ciel de diſſiper vos ſoupçons peu charitables, lui dit Jérôme, ſi je n’étois perſuadé que votre Alteſſe eſt convaincue elle-même de l’injuſtice de ſon accuſation. Dieu veuille vous pardonner votre peu de charité. Je conjure votre Alteſſe de laiſſer la Princeſſe en paix dans un lieu où elle n’eſt point expoſée aux vains caprices du monde, ni aux fades propos des amoureux. Ceſſe tes