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LE CHATEAU

voit ces mots, elles entendirent ouvrir la fenêtre de la petite chambre qui étoit au-deſſous de celle de Mathilde. Elles prêtèrent l’oreille, & au bout de quelques minutes, elles crurent ouir quelqu’un qui chantoit, mais ſans pouvoir diſtinguer les paroles. Ce ne ſauroit être un Eſprit malin, lui dit Mathilde tout bas ; c’eſt ſûrement quelqu’un de la maiſon… Ouvrons la fenêtre, nous reconnoîtrons ſûrement la voix. Je n’oſerois, Madame, lui dit Blanche. Que vous êtes folle ! reprit Mathilde, en ouvrant la fenêtre elle-même. La perſonne qui étoit deſſous ayant entendu le bruit que la Princeſſe avoit fait, ſe tut. Y a-t-il quelqu’un là-bas ? lui cria la Princeſſe : parlez. Oui, répondit une voix inconnue. Qui eſt-ce ? lui dit Mathilde. Un Étranger, répondit la voix. Quel Étranger, dit-elle ; & comment êtes-vous venu ici à une heure auſſi indue, lorſque toutes les portes du Château ſont