Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 1, trad Eidous, 1767.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
D’OTRANTE.

de paroître ce qu’elle n’eſt pas. Au contraire, elle m’a toujours détournée de me faire Religieuſe. Quoique ſa fuite m’étonne, quoique le ſoin qu’elle a eu de me la cacher ne s’accorde point avec l’amitié qui étoit entre nous, je n’oublierai jamais la chaleur déſintereſſée avec laquelle elle s’eſt oppoſée à ce que je priſſe le voile ; elle a toujours déſiré de me voir mariée, quoique ma dot fût autant de retranché pour elle & pour ſes enfans. L’eſtime que j’ai pour elle me donne bonne opinion de ce jeune Payſan. Vous croyez donc qu’ils s’aiment ? lui dit Blanche. Comme elle achevoit de parler, un domeſtique vint dire à la Princeſſe qu’on avoit trouvé Iſabelle. Où l’a-t-on trouvée ? lui dit Mathilde. Dans l’Égliſe de Saint Nicolas, où elle s’étoit réfugiée, reprit le domeſtique ; le Père Jérôme eſt venu nous donner de ſes nouvelles : il eſt là-bas avec ſon Alteſſe. Où eſt ma mère ? lui demanda