vente ou une donation, le prêt ou la location sont dits : à titre onéreux ou à titre gratuit. Le prêt à titre onéreux, c’est la vente du revenu. Le prêt à titre gratuit, c’est la donation du revenu
Ces deux transactions sont aussi légitimes l’une que l’autre. On ne peut pas empêcher un homme de donner son revenu pour l’obliger à le vendre. On ne peut pas empêcher un homme de vendre son revenu pour l’obliger à le donner : autant vaudrait lui interdire la vente de son capital et lui en imposer la donation. Je ferai simplement observer qu’en définissant l’échange, j’ai pris soin d’empêcher qu’on ne pût confondre avec lui la donation. Dans l’examen des formes de l’échange qui nous préoccupent, on ne saurait donc admettre le prêt gratuit ; seul le prêt à titre onéreux peut être compté parmi les faits d’échange.
Le prêt à titre onéreux est la vente du revenu. J’ajouterai tout de suite que cette vente ne peut qu’obéir aux conditions de toute autre vente ; c’est-à-dire que la valeur vénale du revenu ne s’établit que par le rapport de la demande à l’offre sur le marché.
Je reviens à M. Proudhon. Ses idées sont connues : il n’autorise que le prêt gratuit et il réprouve le prêt à titre onéreux. Il ne reconnaît comme fait d’échange que la donation et jamais la vente du revenu. Cette opinion ainsi énoncée est ruinée d’avance. Toutefois, j’en vais poursuivre patiemment la réfutation à travers les assertions de mon antagoniste. Et qu’on