Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/174

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il ne suffit pas encore d’être une personne responsable et de commettre un acte d’appropriation et de possession illégitimes d’une chose valable et échangeable, il faut commettre cet acte sciemment. En supposant, ce qui n’est point fixé, que la propriété foncière individuelle soit une usurpation, en admettant que le propriétaire terrien se soit emparé du bien d’autrui, qu’il en jouisse au détriment de la société, s’il ne se doute pas du tort qu’il nous fait, son ignorance le rend excusable. Error communis facit jus, dit le droit romain dans lequel vous me paraissez être si fort versé. Là où tout le monde se trompe, la vérité et la justice attendent des jours meilleurs ; en attendant, l’opinion générale fait le droit. Quatrième point.

Ainsi, retirez vos insultes. Renoncez définitivement à compliquer la question qui nous occupe, la question du loyer des maisons, de vos erreurs et de vos invectives à propos de l’origine, du fondement et de la balance du droit de propriété. Fermons cette parenthèse, et retournons à la balance des locations.

Que vaut le revenu d’une maison ? Que vaut le revenu d’un terrain ? Je m’en rapporte, quant à moi, je l’ai dit depuis longtemps, au rapport de la somme des besoins à la somme des provisions se traduisant en quotient de la demande effective à l’offre effective, à la loi du marché. Et vous ? Consentirez-vous donc enfin à nous renseigner sur votre opinion ?

Allons-nous donc taxer les loyers, comme on a taxé le pain et la viande ?