Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/71

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Jamais non plus, sans doute, vous n’eûtes occasion de reconnaître qu’il n’y avait pas dans le monde que de la richesse produite, qu’il y avait aussi de la richesse naturelle ; qu’il pouvait se faire que la valeur de la richesse naturelle et la valeur de la richesse produite eussent la même origine, la même mesure, ayant la même nature ; ce qui interdisait par conséquent à la richesse produite d’avoir sa mesure comme son origine dans un fait qui ne lui fût pas commun avec la richesse naturelle, dans les frais de production, par exemple ?

Cette occasion, vous ne l’avez jamais rencontrée ? — Non ? Eh bien ! d’honneur, cela est fâcheux, parce que de généralisation en généralisation, vous fussiez arrivé peut-être à concevoir dans son abstraction scientifique le fait général de la valeur d’échange ; vous eussiez plus ou moins clairement senti la nécessité d’en étudier la nature, d’en rechercher la cause, d’en énumérer les espèces, d’en décrire les lois, d’en expliquer les effets, en un mot, d’en constituer la théorie ; — et vous eussiez eu beau jeu pour faire de l’économie politique, ce qui, je vous le jure, depuis que je vous suis pas à pas, ne vous est pas encore arrivé.

M. Proudhon prend la peine de nous informer que, sur la fin de 1838, il vint à Paris pour y suivre ses études, et qu’en feuilletant le catalogue de la Bibliothèque de l’Institut, il tomba sur cette division : économie politique. Il se mit au travail. Je suis loin de vouloir insinuer que M. Proudhon nous en