Page:Walras - Théorie mathématique de la richesse sociale.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naire, de quoi remplir des bibliothèques sans réussir à les établir définitivement. Au moyen de la courbe de prix, déduite des équations de l’échange et de la production, j’ai pu faire, sous forme mathématique, la théorie de la monnaie métallique et de la monnaie fiduciaire ; et, au moyen de la formule de détermination du prix des terres, déduite des lois de variation des prix dans une société progressive, j’ai pu faire, sous la même forme, la théorie de leur rachat par l’État et donner ainsi, en quelque sorte, une solution mathématique de la question sociale.

En publiant le septième et dernier mémoire, qui forme comme le couronnement de mes applications des mathématiques à l’économie politique et sociale, je dois adresser des remerciements particuliers à trois de mes collègues et amis de l’Académie de Lausanne. Le premier est M. Paul Piccard, ingénieur, ancien professeur de mécanique industrielle, que j’ai souvent consulté avec fruit lors de mes premiers essais, et qui, en outre, a, le premier, signalé a mon attention la réaction que devait avoir le fait de la plus-value de la rente, une fois constaté, sur le prix des terres. Le second est notre éminent philosophe Charles Secrétan qui, après m’avoir procuré en communication, de la bibliothèque de Munich, le premier exemplaire de l’ouvrage de Gossen que j’aie eu entre les mains, a bien voulu prendre la peine de lire cet ouvrage avec moi et de m’en dicter, pendant cette lecture, une traduction complète à laquelle son admirable connaissance des deux langues française et allemande donne un prix inestimable. Le troisième est le Dr Hermann Amstein, professeur d’analyse et de mécanique, qui, lorsque je l’ai entretenu de la théorie de Gossen et de la critique que j’en voulais faire, ayant aperçu tout de suite la formule générale mathématique de l’amortissement proposé par cet auteur dans ses tableaux, et m’ayant fourni la fonction de la somme restant due à la fin de chaque année, telle qu’elle est donnée au début du § IV, avec les conditions de l’égalité de cette fonction à zéro, telles qu’elles sont exposées aux nos 20 et 21 de mon texte, m’a en quelque sorte ouvert la voie dans laquelle je n’ai plus eu qu’à m’avancer pour parcourir la question dans tous les sens. Je crois remplir un devoir en disant ce que je dois a ces personnes sans l’obligeance desquelles un travail qui est fait serait encore à faire ; et, de plus, je saisis avec empressement l’occasion de m’honorer de la bienveillance et de la sympathie des hommes si distingués au milieu desquels j’ai poursuivi mes recherches.

L. W.

Ouchy-sous-Lausanne, novembre 1882.