Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/119

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ce imparfaite de deux endroits, qu’on trouveroit peut-être en les faisant reconnoitre, fort propres à cet effet. L’un est l’Ile de Pepys, à 47° de Latitude Sud, et suivant le Dr. Halley, à quatre vingts lieues du Cap Blanc, sur la Côte des Patagons ; le second seroit aux Iles de Falkland, à la Latitude de 51° et à peu près au Sud de l’Ile de Pepys. Cette dernière a été découverte par le Capitaine Cowley dans son voyage autour du monde en 1686 : Il nous a représenté cette Ile comme un lieu très commode, pour y faire de l’eau et du bois, et où il y a un très bon Port, capable de contenir plus de mille Vaisseaux en toute sureté ; il dit de plus qu’elle abonde en Oiseaux, et comme les Côtes en sont de roc et de sable, il s’y trouve sans doute grande quantité de poissons. A l’égard des Iles de Falkland, elles ont été vues de plusieurs Navigateurs François et Anglois. Frézier les a mises dans sa carte de l’extrémité de l’Amérique Méridionale, sous le nom de nouvelles Iles. Wood’s Rogers, qui courut la Côte N. E. de ces Iles en 1708, dit qu’elles s’étendent environ la longueur de deux degrés, qu’elles sont composées de hauteurs qui descendent en pente douces les unes devant les autres ; que le terrain en paroit bon, et couvert de bois ; et que suivant les apparences il n’y manque pas de bons Ports. L’un et l’autre de ces endroits est à une distance convenable du Continent, et à en juger par leur Latitude le climat y doit être tempéré. Il est vrai qu’on ne les connoit pas assez bien pour pouvoir les recommander, comme lieux de rafraichissement propres à les Vaisseaux destinés pour la Mer du Sud, mais l’Amirauté pourroit les faire reconnoître à peu de frais ; il n’en couteroit qu’un voyage d’un seul Vaisseau : et si un de ces endroits se trouvoit après cet examen, propre à ce que je propose, il n’est pas concevable de quelle utilité pourroit être un lieu de rafraichissement aussi avancé vers le Sud, et aussi près du Cap Horn. Le Duc et la Duchesse de Bristol ne mirent que trente-cinq jours, depuis qu’ils perdirent la vue des Iles de Falkland, jusqu’à leur arrivée à l’Ile de Juan Fernandez, dans la Mer du Sud, et comme le retour est encore plus facile, à cause de vents d’Ouest qui règnent dans ces Parages, je ne doute pas qu’on puisse faire ce voyage, des Iles de Falkland à celle de Juan Fernandez, aller et revenir, en un peu plus de deux mois. Cette découverte pourroit être de grand avantage à notre Nation, même en tems de paix, et en tems de guerre, nous rendre maître de ces mers.

Ces entreprises, quelque honorables qu’elles soient à ceux qui les font ou qui les favorisent, n’exigent cependant pas de grandes dépenses, car