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Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/235

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la suite que nous aurions dû porter plus à l’Ouest ; car les vents tournèrent peu après vers ce quartier, et nous rendirent l’approche de cette Ile difficile. Nous passames la ligne le 22 et comme nous quittames alors le voisinage des Cordilleras, et que nous nous approchames de l’Isthme, où la communication libre de l’Atmosphère de l’Est à l’Ouest n’est plus interrompue par cette prodigieuse chaîne de Montagnes, nous nous apperçumes en peu de jours que nous avions changé tout-à-fait de Climat. Au lieu de cette température d’air uniforme, où l’on n’a jamais à se plaindre ni du froid ni du chaud, nous sentimes pendant plusieurs jours de suite une chaleur étouffante telle qu’il en règne presque toujours sur les Côtes du Brézil, et en d’autres endroits de la partie Orientale de l’Amérique, entre les Tropiques. Nous eûmes encore des calmes fréquens et d’abondantes pluies, que nous attribuames d’abord au voisimage de la Ligne, où l’on essuie un pareil tems pendant presque toute l’année ; mais comme nous eûmes toujours le même tems jusqu’au septième degré de Latitude Septentrionale, nous fumes persuadés que la mauvaise saison, ou les Vandevals, comme disent les Espagnols duroit encore : quoique plusieurs Auteurs, et entre autres le Capitaine Shelvocke, assurent très positivement que cette saison commence en Juin et finit en Novembre ; ce que nos Prisonniers nous confirmoient aussi. Il faut donc conclurre que la fin de cette saison n’est pas toujours fixée si juste, et que cette année elle dura plus longtems que de coutume.

Le 27 le Capitaine Mitchel ayant fini de décharger sa plus grande Prise, on mit le feu à ce Bâtiment, Notre Escadre resta composée alors de cinq Vaisseaux, qui se trouvant tous bons Voiliers, ne nous donnoient jamais l’ennui de nous attendre les uns les autres. Comme nous nous trouvions dans un Climat, où les pluies sont fortes et fréquentes, nous fumes obligés de calfeutrer le Tillac et les Côtés du Centurion, pour en tenir les dedans à sec.

Le 3 de Décembre, nous eumes la vue de l’ Ile de Quibo, dont la Pointe Orientale nous étoit au N. N. O. à quatre lieues de distance ; et l’Ile de Quicara, à l’O. N. O. dans le même éloignement. Nous eumes soixante et cinq brasses d’eau, fond de sable gris, marqueté de noir. On trouvera, dans une Planche suivantes où est une vue du Mont Pétaplan, celle de ces deux Iles : (a) représente la Pointe du S. E. de Quibo, à quatre lieues de distance, restant au N. vers l’Ouest : et (b) est l’Ile de Quicara, qui git à l’égard de la Pointe (a) O. S. O. demi-quart