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entre les Jésuites de Manille et ceux de Califоrnie, il est enjoint au Capitaine du Galion de chercher à s’approcher de la Côte au Nord du Cap St Lucas, et les habitans, dès qu’ils découvrent ce Vaisseau, ont ordre d’allumer certains feux. A la vue de ces signaux, le Capitaine envoie sa Chaloupe à terre, avec vingt hommes bien armés, qui portent les Lettre des Jésuites de Manille, aux Missionnaires de Californie, et qui reviennent au Vaisseau, avec les rafraichissemens qu’on tenoit tout prêts, et des avis touchant les Ennemis qui pourroient être sur la Côte. Si le Capitaine apprend par ces avis qu’il n’y a rien à craindre, il doit porter sur le Cap St. Lucas, et delà sur celui de Corientes, pour ranger ensuite la Côte, jusqu’Acapulco.

Le tems ordinaire de l’arrivée du Galion dans ce dernier Port, est vers le milieu de Janvier : mais cette Navigation est si incertaine, qu’il arrive quelquefois un mois plutôt, et d’autrefois un mois plus tard. Le port d’Acapulco est de beaucoup le plus sûr et le plus beau de toute la Côte Septentrionale de l’Océan Pacifique : c’est un Bassin environné de tous côté, de hautes Montagnes : mais la Ville est un misérable trou des plus mal sains ; les Hauteurs voisines y empêchent la libre circulation de l’air. D’ailleurs la bonne Eau y manque et il faut l’y apporter de fort loin. En un mot le séjour en est si incommode, qu’excepté le tems, où l’arrivée du Galion y attire une espèce de Foire, c’est un lieu à peu près désert. C’est-là tout ce que j’en puis dire ; mais pour suppléer en quelque manière à la briéveté de cette description, je donne ici un Plan de cette Ville, de son Port et de sa Citadelle, où l’on trouvera aussi les nouveaux Ouvrages qu’on y ajouta, à la première nouvelle de l’équipement de notre Escadre. Ce plan ainsi que deux ou trois autres du même Port, ont été pris aux Espagnols, et l’on conçoit bien que je ne puis être caution de son exactitude. Cependant j’ai tout lieu de croire qu’il ne s’éloigne pas trop de la vérité ; au moins les autres s’y rapportoient assez bien en gros.

Dès que le Galion est entré dans ce Port on l’amarre aux deux arbres, qui sont marqués sur le Plan, au Rivage Occidental ; et d’abord la Ville qui en tout tems est un vrai désert, se remplit de Marchands de toutes les Provinces du vaste Royaume de Méxique. Dès que la Cargaison est déchargée et vendue, on charge en toute diligence l’Argent et les Marchandises destinées pour Manille, aussi bien que l’eau et les provisions nécessaires ; et l’on met le Vaisseau en état de repartir. Il n’y a