Aller au contenu

Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de lui procurer les moyens de se tirer de la misère ou il étoit, mais il ne jouit guère des effets de leurs bontés ; il fut tué dans une sotte querelle de nuit dont on n’a jamais pu savoir la cause au juste.

Quoiqu’il nе se présentât à notre vue point d’Ennemis pendant que nous fumes à Chéquétan, nous aperçumes qu’ils nous environnoient par des Partis postés dans les Bois, tout autour de nous. Nous voyions leurs Feux, qui formoient un cercle dont nous étions le centre ; et peu avant notre départ, ces Feux redoublèrent, ce qui nous fit juger qu’ils avoient reçu des renforts considérables.

Vers la fin d’Avril, nos trois Prises se trouvèrent déchargées, et nos provisions d’Eau et de Bois à bord, en un mot nous eumes fini tout ce qui nous retenoit dans ce Port. Ainsi le 27 de ce mois, la Prise du Tryal, le Carmélo et le Carmin qu’on avoit résolu de détruire, furent échoués sur le rivage, et on mit une une bonne quantité de matières combustibles dans leurs Œuvres hautes. Le lendemain matin, le Centurion et le Gloucester levèrent l’ancre ; mais comme il y avoit peu de Vent, et même qu’il ne nous étoit pas favorable, nous fumes obligés de sortir du Port, en remorquant ces deux Vaisseaux. dès qu’ils eurent gagné la Mer, on renvoya une Chaloupe pour mettre le feu à nos trois Prises ; ce qui fut exécuté. On laissa une pirogue, fixée par un grapin au milieu du Port dans laquelle étoit une bouteille, bien bouchée, qui renfermoit une Lettre pour Mr. Hughes, Commandant du Canot, qui étoit resté à croiser devant Acapulco, lorsque nous quittames cette station. A cette occasion, il est à propos que je m’étende plus que je n’ai fait sur les raisons, qui portèrent le Сommandeur à laisser le Canot devant ce Port.

Lorsque nous fumes contrains de gagner le Port à Chéquétan, pour y faire du Bois et de l’Eau, Mr. Anson fit attention que notre séjour en cet endroit ne seroit pas longtems ignoré à Acapu1со ; et il espéra qu’en nous voyant occupés dans cet endroit, les Espagnols pourroient se déterminer à faire partir le Galion, d’autant plus que Chéquétanest fort éloigné de la Route de ce Vaisseau : en conséquence de ces réflexions, il laissa le Canot vis-à-vis du Port d’Acapulco, avec ordre d’y croiser, pendant vingt-quatre jours ; et en cas que l’Officier qui le commandoit, vît le Galion mettre à la voile, il devoit venir en toute diligence à Chéquétan en donner avis au Commandeur. Le Centurion étoit surement meilleur Voilier que le Galion, et Mr. Anson étoit bien résolu de partir d’abord après cet avis reçu, et de suivre ce dernier Vaisseau à travers tout le vaste océan Pacifique. Il étoit très probable que nous l’aurions joint, puisque nous aurions suivi le