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S. O.,dans la vue de nous éloigner de la Côte, et de profiter des Vents alisés, que les Journaux des Navigateurs, qui nous ont précédés, nous disent être dans cet Océan, plus frais et plus constans, que dans tout autre lieu de notre Globe. On ne regarde pas comme une chose extraordinaire de faire la traversée, depuis le Méxique jusqu’aux Côtes orientales de l’Asie en deux mois ; et nous nous flattions d’être en état de faire ce voyage aussi vite qu’aucun de ceux qui nous avoient précédés : desorte que nous comptions de voir en peu de tems les Côtes de la Chine. Sur l’idée qu’on a donnée communément de cette Navigation, nous croyions ne la trouver exposée ni aux mauvais tems, ni à de grandes fatigues, ni aux maladies, et nous l’entreprimes le plus gayement du monde, d’autant plus que nous la regardions comme le commencement du retour vers notre Patrie, que plusieurs d’entre nous s’impatientoient beaucoup de revoir. Nous perdimes donc de vue les Montagnes du Méxique, le 6 de Mai, dans l’espérance de nous trouver au bout de quelques semaines, dans la rivière de Canton, c’est-à-dire, au milieu de plusieurs Vaisseaux Anglois, dans un Port ami, à la vue d’une Ville opulente, remplie d’un Peuple policée et dans l’abondance de toutes les nécessités de la vie et de tout ce qui en fait l’agrément : avantage dont nous étions privés depuis vingt mois.