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Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/429

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servit à mettre le Сепturion à la bande. Cette espèce de Bâtiment sert sur les grandes Rivières, et quelquefois pour de petits voyages, le long des Côtes. L’autre Jonque, marquée (B), est de deux cens quatre-vingt Tonneaux, et c’est ainsi que sont faites celles qui font les voyages de la Соchinchine, de Manille, de Batavia et du Japon, quoique les Chinois en employent quelquefois d’un bien plus grand port. L’avant de ce Vaisseau qui est tout-à-fait plat, est représenté en (C), et lorsque le Bâtiment est fort chargé, la seconde et la troisième planche de cette surface platte est souvent sous l’eau. Les Mâts, les Voiles et le Funin de ces Jonques sont encore plus grossierement faits, que le corps du Vaisseau : les Mâts sont des troncs d’arbre, à qui, pour toute façon, on a ôté l’écorce et les branches. Chaque Mât n’a que deux Haubans, faits de Joncs entrelassés, qui sont souvent amarrés tous deux du côté du vent ; et l’étague de la Vergue, lorsqu’elle еst hissée, sert de troisième Hauban. Les Voiles sont de Nattes, fortifiées de trois pieds en trois pieds, par une côte de Bambou ; elles glissent le long du Mât, par le moyen de plusieurs cerceaux, comme on peut le voir dans la Figure, et quand on les amène, elles se plient sur le Pont. Ces Vaisseaux marchands ne portent pas de Canon. Il paroit par leur description, qu’ils sont tout-à-fait incapables de résister au moindre Vaisseau Européen armé ; et il n’y a pas dans tout l’Empire un seul Vaisseau de la moindre force, ou qui soit fabriqué de façon à pouvoir protéger ceux que je viens de décrire. A Canton, où se trouvent sans doute les plus grandes Forces navales de la Chine, nous ne vimes que quatre Jonques de guerre, d’environ trois cens Tonneaux, de la même fabrique que les autres, et montées de huit ou dix Canons, dont les plus gros n’étoient que de quatre livres de balle. En voila assez pour donner une idée précise de la foiblesse de l’Empire de la Chine : il est tems de revenir à nos deux Vaisseaux, que j’ai laissés au dessous de Bocca Tigris, et qui vinrent ancrer devant Macao, le 12 de Décembre.

Ce fut alors que les Marchands de Macao conclurent le marché du Galion, pour lequel ils avoient offert 6000 Piastres ; c’étoit beaucoup moins qu’il ne valoit, mais le Commandeur s’impatientoit de partir, et les Marchands ne l’ignoroient pas, c’est ce qui les fit tenir ferme sur des offres si peu raisonnables. Mr. Anson en avoit assez appris des Anglois, qu’il avoit trouvés à Canton, pour être persuadé que la guerre entre la Grande Bretagne et l’Espagne, duroit encore, et que la France se déclareroit pour l’Espagne, avant qu’il pût arriver en Angleterre. Il savoit de