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Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/65

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de passer entre l’Ile de Ste. Catherine et le Continent. Nous n’attendimes pas longtems non plus à nous appercevoir, que notre Escadre avoit jetté l’allarme sur la côte ; car nous vimes les Forts arborer des Pavillons, et entendimes aussi plusieurs coups de Canon, dont le but étoit apparemment de faire prendre les armes aux habitans. Afin de dissiper cette frayeur, notre Commandant envoya d’abord une Chaloupe avec un Officier à terre, pour saluer le Gouverneur, et demander un Pilote-Cotier, qui nous conduisit à la rade. Le Gouverneur fit à l’Officier une réponse obligeante, et lui accorda sa demande. Le matin du 20 de Décembre, nous levames l’Ancre, et navigeames vers la côte. Environ à midi nous reçumes à bord le Pilote-Cotier, qui le même après-midi nous fit mouiller à cinq brasses et demie de profondeur, dans une Baye du Continent, large et commode, que les François appellent Bon-port. Depuis l’endroit où nous avions ancré en dernier lieu jusqu’à celui-ci, nous eumes partout fond de vase avec une profondeur d’eau, qui alla en diminuant d’une manière suivie jusqu’à cinq brasses, et ensuite en augmentant jusqu’à sept brasses, après quoi la sonde nous donna six et cinq brasses alternativement. Le lendemain matin l’Escadre remit à la voile pour se placer au-delà des deux Forts, dont il a été fait mention, et qui sont connus sous les noms de Châteaux de Santa Cruz et de St. Juan. Nous trouvames entre l’Ile et la Terre ferme quatre, cinq, et six brasses d’eau, sur un fond mou. En passant devant le Château de Santa Cruz, nous le saluames d’onze coups, et il nous répondit du même nombre. A une heure après-midi, l’Escadre jetta l’Ancre à cinq brasses et demie de profondeur, ayant l’Ilе du Gouverneur au N. N. O., le Château de St.Juan au N. E. demi-quart à l’Est, & l’Ile de St. Antoine au Sud. Ce fut dans cette position que nous mouillames à Ste. Catherine Dimanche 21 de Décembre, tous nos Vaisseaux ayant, comme il a été dit, beaucoup de malades à bord, et grand besoin de rafraichissemens. Nous espérions de trouver ici, de quoi remédier à ces deux inconvéniens, cette Ile étant fort vantée par les Navigateurs qui y ont touché, tant pour la Ьоnté de l’air et l’abondance des vivres, que pour la complaisance et l’amitié, qu’on y témoigne à tous les peuples de l’Europe, qui sont en paix avec la Couronne de Portugal.