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Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/66

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CHAPITRE V


Ce qui nous arriva à Ste. Catherine. Description de cette Ile, avec quelques remarques sur le Brézil.


Notre premier soin fut d’envoyer nos malades à terre. Chaque Vaisseau eut ordre de la part du Commandant de faire dresser deux tentes, l’une pour les malades, et l’autre pour le Chirurgien et ses Assistans. Nous envoyames du Centurion autour de quatre-vingts malades, les autres Vaisseaux n’en ayant pas moins à proportion de leur monde. Aussitôt que nous eumes rempli ce devoir essentiel, nous fimes gratter nos ponts et bien nettoyer notre Navire ; ensuite nous le parfumames, et jettames force Vinaigre entre les Ponts. La chose étoit absolument nécessaire pour chasser la mauvaise odeur, dont notre bord étoit infecté, et y détruire la vermine, car par la quantité de notre monde et la chaleur du Climat, ces deux incommodités étoient devenues insupportables ; et il n’y a aucun lieu de douter, que ce ne soit à elles qu’il faille principalement attribuer les maladies, avec lesquelles nous eumes à lutter longtems avant que de gagner cette Ile.

Nous nous occupames ensuite à pourvoir notre Escadre de bois et d’eau, à calfater nos Vaisseaux, à raccommoder nos agrés, et à mettre nos mâts en état de résister aux tempêtes, que nous aurions probablement à essuier en voulant doubler le Cap Horn dans une saison aussi avancée. Mais avant d’aller plus loin, on ne trouvera pas mauvais à ce que j’espère, que je dise ici un mot de l’état présent de l’Ile de Ste. Catherine, et de la côte voisine, tant à cause des changemens considérables qui y sont arrivés, depuis les descriptions, qui nous en ontété données par d’autres Ecrivains, que parce que ces changemens ont été cause que nous avions rencontré plus de difficultés que nous devions naturellement en attendre, difficultés qui se retrouveront apparemment pour les Vaisseaux Anglois, qui pourroient vouloir toucher à Ste. Catherine en allant à la mer du Sud. Cette Ile n’a de largeur, au rapport des habitans, que deux lieues, mais environ neuf lieue de longueur. Elle est à 49 degrés, 45 minutes, de Longitude Occidentale de Londres, et s’étend depuis 27 degrés, 35 minutes, jusqu’au 28 degré de Latitude Mé-