Page:Wanda - La femme au doigt coupé, 1886.djvu/24

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« Me voilà fixé, » pensa Ben, puis il attendit.

Au bout de vingt minutes, environ, le personnage à la main marquée sortit, puis se remit en marche. Cinq minutes s’étaient à peine écoulées, qu’il arrivait devant une petite maison de modeste apparence. Il sonna, un homme entrouvrit la porte on disait ; « Est-ce vous, Simon ? entrez ! » puis tout rentra dans le silence.

Ben se mit à faire le tour de la maison. Il reconnut qu’une seule fenêtre était éclairée.

— C’est déjà beaucoup de voir, se dit-il, mais il faudrait entendre. Évidemment, ils ne se sont pas réunis ici pour enfiler des perles ; mais par où entrer ?

Au bout de quelques minutes de recherche, il aperçut une petite lucarne, qui devait évidemment appartenir à un grenier quelconque. À l’aide de ces treillages peints en vert, qui servent d’ornement à la plupart des maisons de campagne, Ben réussit à grimper et se trouva bientôt dans le grenier.

— Enfin, dit-il, voici le rat dans le fromage ; ouvrons les oreilles.

Se traînant, alors, avec précaution, il arriva à une petite ouverture destinée à laisser passer un tuyau de poêle, et qui avait été simplement recouverte en y collant du papier. Notre jeune ami y appuya son oreille et entendit la conversation suivante :

— Tout est-il prêt, Simon ? demandait l’un des deux interlocuteurs, celui que Ben n’avait jamais vu.

— À peu près, j’apporte les papiers, ils sont au complet.

— Voyons un peu ce qu’ils nous apprennent.

Il y eut un petit moment de silence, pendant lequel, sans doute l’interlocuteur de Simon feuilleta les documents que ce dernier venait d’apporter.

— Allons ! dit-il je vois que tout est bien complet.

— Oui, fit Simon, voici l’adresse du solicitor de Londres, l’acte de mariage de Julia, le certificat d’enterrement du mari. Cynthia n’aura qu’à se présenter avec l’anneau de mariage, et à jouer tranquillement son rôle. Grâce à sa ressemblance