Page:Wanda - La femme au doigt coupé, 1886.djvu/51

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ture ? Cet individu a peut-être une famille. Dans tous les cas, s’il n’y a personne, j’en serai quitte pour repasser.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Lafortune pénétra dans la maison. Une femme âgée vint lui ouvrir, c’était sans doute la propriétaire du logis.

Ne sachant pas le nom du personnage qu’il cherchait, Lafortune ne put le désigner que d’une façon indirecte ; mais à sa description, la femme s’écria : « Ce doit être M. Simon. Il vient de sortir ; mais sa dame est là. Si monsieur veut s’adresser ici, dit elle, en désignant du doigt l’appartement.

Lafortune sonna ; et une femme jeune et belle, entièrement vêtue de noir vint lui ouvrir la porte. En l’apercevant, Lafortune ne put retenir un léger tressaillement.

— C’est étrange, fît-il, cette ressemblance !

Cynthia, car le lecteur a facilement deviné que c’était elle, lui demanda ce qu’il voulait.

— C’est bien ici que demeure M. Simon, n’est-ce pas ?

— Oui, monsieur.

— Et c’est, sans doute, à sa dame que j’ai l’honneur de parler ?

— Mais… oui, monsieur, reprit-elle, après une légère hésitation.

— Mon Dieu, madame, je vous demande pardon de vous déranger. Je rapporte un objet qui a sans doute été perdu par M. votre mari, je l’ai trouvé dans ma voiture ; et le cocher m’a dit à qui il appartenait, en m’indiquant l’adresse.

— Ah ! c’est son paletot, sans doute !

— Oui, madame, répondit Lafortune. Vous reconnaissez l’objet ?

— Oh ! parfaitement, répondit-elle ; il est regrettable que vous ne soyez pas arrivé quelques instants plus tôt ; car M. Simon vient de sortir, et il en achètera un autre. Il croit celui-ci perdu ; et le temps n’est pas assez chaud pour se passer de ce vêtement.