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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

route le soir précédent, et se trouvant égaré dans l’obscurité, il avait songé à bivouaquer. La nuit était froide ; mais il n’osa pas faire de feu, de crainte d’attirer quelque parti de maraudeurs indiens. Il attacha les jambes de son cheval avec son mouchoir, et le laissant paître sur la prairie, il grimpa dans un arbre, posa solidement sa selle entre les branches, et s’appuyant contre le tronc, il se préparait à passer une nuit inquiète, de temps en temps régalé par les hurlemens des loups. Il fut agréablement trompé dans son attente ; car la fatigue de la journée lui procura un sommeil profond ; il fit des rêves délicieux sur son pays natal, et ne s’éveilla qu’au grand jour.

Alors il descendit de son perchoir, monta à cheval, et courut le long de la crête d’une colline, d’où il aperçut une immense solitude, sans chemin tracé, s’étendant autour de lui dans toutes les directions. Cependant, à une distance peu considérable, il vit la grande Canadienne, qui serpentait entre des ceintures de forêts. La vue de cette rivière lui donna l’idée consolante que s’il ne retrouvait pas le camp, et si aucun de nous ne parvenait à le retrouver lui-même,