Aller au contenu

Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chair de daim et de buffle ; et, comme ils avaient toujours eu depuis des marches forcées qui ne leur permettaient point de chasser, ils étaient dans un complet dénuent, et déjà pressés par la faim. Plusieurs n’avaient rien mangé depuis la veille au matin. Cependant il eût été impossible de leur faire entendre, quand ils faisaient bombance au Camp des Buffles, qu’ils seraient aussi tôt exposés à souffrir de la disette.

Les chasseurs revinrent avec des dépouille » assez insignifiantes. Les partis de chasseurs indiens qui nous avaient précédés en ce canton avaient effarouché le gibier. On apporta dix ou douze dindons ; mais on n’avait pas vu un seul daim. Les rôdeurs commençaient alors à penser que les dindons, et même les poules de Prairies méritaient quelque attention, tandis que, jusqu’alors, ils les avaient regardés comme indignes de leurs coups.

La nuit fut extrêmement froide et venteuse, avec des averses intermittentes ; mais nous avions des feux superbes, d’où les flammes s’élevaient en mugissant, et qui nous maintenaient dans un état de chaleur agréable. Pendant la nuit, une troupe d’oies sauvages passa au-dessus du camp,