Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/293

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à la nage de l’autre côté, parce que le pâturage y était meilleur, et que la rivière commençait évidemment à entier. La nuit fut orageuse et froide ; les vents sifflaient avec rage à travers la forêt, et emportaient des tourbillons de feuilles sèches. Nous fîmes des feux immenses avec des troncs d’arbres, et leur chaleur nous consola, si elle ne put nous égayer.

Le lendemain, une permission générale de chasse fut accordée jusqu’à midi, le camp se trouvant dénué de provisions. Le riche terrain boisé sur lequel nous étions abondait en dindons sauvages, et l’on en tua un très grand nombre. En même temps, on fit des préparatifs pour passer la rivière, qui avait cru de plusieurs pieds pendant la nuit, et l’on abattit des arbres propres à faire un pont. Le capitaine, le docteur et un ou deux autres chefs versés dans la science des bois, examinèrent avec des yeux de connaisseurs les arbres qui croissaient près du rivage, et ils en désignèrent deux de la plus grande dimension et de courbure convenable. La hache fut alors vigoureusement appliquée à leurs racines, de manière à les faire tomber directement en travers du courant ; mais comme ils n’atteignaient pas à l’autre rive, il fallut que quelques