Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

est célèbre. Les uns étaient à pied, les autres à cheval, et plusieurs de ces derniers portaient en croupe des femmes vêtues de couleurs gaies, et brillamment parées à leur manière. C’est une belle race ; leurs muscles sont riches, leurs membres bien attachés ; ils ont surtout les jambes et les cuisses d’une proportion et d’une forme très élégantes. Leur goût égyptien pour les teintes voyantes et les ornements éclatans est remarquable. À une certaine distance ils formaient un accident extrêmement pittoresque au milieu des prairies. L’un d’eux portait sur sa tête un mouchoir rouge surmonté d’une touffe de plumes noires, semblable à la queue d’un coq ; un autre était coiffé d’un mouchoir blanc avec des plumes rouges ; un troisième, faute de plumes, avait placé dans son turban un brillant bouquet de sumach.

Sur les confins du désert nous nous arrêtâmes pour demander notre chemin à la cabane d’un squatter[1] ou colon blanc des prairies. C’était un grand vieillard, sec, à la peau tannée, aux

  1. La Prairie de Cooper a fait connaître ces colons isolés qui vont s’établir au milieu des solitudes incultes, souvent très loin des dernières agrégations de blancs. (N. D. T.)